Flottement(s)

« Je m’en allais dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte, faire face seulement aux faits essentiels de la vie, découvrir ce qu’elle avait à m’enseigner afin de ne pas m’apercevoir, à l’heure de ma mort, que je n’avais pas vécu » Thoreau

Ah ! pouvoir seulement se contenter des fantaisies du monde ! les soirées et les rires, le shopping et la mode, les papotages et médisances, le bronzage et photos de vacances, la piscine et la grosse voiture, les jeux de relations et d'influence, prestige social et popularité.

Il est une part de ma programmation interne qui est attirée, presque mécaniquement par ce monde. Une part de moi qui sait comment faire, qui veut faire, qui veut sa place dans le groupe, qui veut jouer des coudes son ascension, qui veut laisser sa marque, sa trace, son illusion d'immortalité. Cette part de moi, légère, volontiers cabotine, pointe parfois le bout de son nez, quand la situation est propice. Eclat de liberté de l'excentrique en moi toujours prête à surgir, vivement réprimé.

Par l'autre partie. La grave, l'austère. Qui a pris le dessus au fil des ans. L'exigeante, qui ne veut pas sombrer dans la non-vie du monde, qui refuse de se laisser enivrer par les égoïstes plaisirs jetables. Qui veut sauver le monde, qui veut sauver les gens. Qui a compris des choses et voudrait que tout le monde les comprenne à son tour pour s'éviter le malheur, s'éviter le gâchis.

Parce que tout pourrait être si simple.

Parce que tout EST si simple quand on ouvre les yeux.

Mais la vie est plus drôle avec les yeux fermés ?