Les routiers sont sympas

Il faisait nuit et la pluie tombait drue, on voyait à peine le marquage au sol sur cette route de campagne déserte, alors j'ai mis les plein phares. Et malgré tout on voyait si peu que je n'ai plus pensé qu'ils étaient allumés quand le camion est arrivé.

Généralement, lorsque cela arrive, qu'on oublie les phares alors que quelqu'un arrive en face, le conducteur lambda (dont je suis) fait un rapide appel, de loin, pour rappeler à l'autre en face de baisser d'un ton.

Pas mon routier.

Lui, il a attendu d'être à une vingtaine de mètres pour allumer une quantité de phares que je n'aurais pas crue possible sur un seul véhicule. Et pour bien marquer la mesure, mon routier les a laissés jusqu'à ce qu'il m'ait dépassée.

Je me fiche des excuses qu'on pourrait lui trouver, journées fatigantes ou tout ce qui pourrait être avancé, je m'en fiche complètement. J'ai juste failli me foutre en l'air, quand éblouie, j'ai mal négocié la courbe de la route, à cause de ce type aigri, pervers et nuisible qui a visiblement équipé son camion juste pour se venger sur le premier venu de sa vie de médiocre.

Demain, sans doute, il me fera pitié. Ce soir, encore sous le coup de la montée d'adrénaline (qui améliore ma vision et mes réflexes de manière impressionnante !), je suis juste en colère.