Du vent !
Avec elle tout est simple. Des goûts, des habitudes, stables, fiables, au fil des ans. Son existence se déroule, exemplaire de cohérence. Elle ne vous décevra jamais. Elle ne vous surprendra jamais non plus. Elle est merveilleusement constante, prévisible. Elle incarne une forme de permanence.
Elle est un roc.
Mon parfait négatif, à moi qui suis le vent.
Je ne peux pas être ce que je ne suis pas. Ma liberté est aussi dans mes rapides évolutions, mes brusques changements. Même mon point de vue sur le monde varie, suivant que ma pensée l'appréhendera de l'Est ou de l'Ouest, en rafale ou en tourbillonnant. Parce qu'il y a autant de perceptions de la réalité qu'il y a de points de vue, tout comme de granularité de prise en compte.
A prendre ou à laisser, car le vent cesse d'être dès lors qu'il renonce au mouvement.
Il y a toutefois des choses pour lesquelles je ne change pas. Des couloirs de vent. Qui transportent des mélodies silencieuses, pages fantômes d'une lettre jamais terminée.